Si Alek est né, finalement assez loin du bourbier, il n’a presque aucun souvenir de l’époque où il se prénommait Aleksandar Idraïl. En effet il quittât, même si ce fut plus le fait de ses parents, son pays natal à l’âge de deux ans. Tout ce qu’il en sait désormais c’est la raison de la fuite de ses parents, l’assassinat du seigneur local et les désordres qui suivirent. Voilà comment une famille bien installer dans son cadre local se retrouva finalement au bourbier, entourer de la méfiance des autres habitants envers ces inconnus. Ce fut pour cette raison que la famille se mis à glorifier le calicat comme la chose la plus merveille qui soit arriver à l’humanité. Si cela ne leur attira pas forcement beaucoup de sympathie, personne n’oserait s’en prendre à eux, de crainte que cet acte semble motiver par une hostilité contre le régime en place.

L’enfance d’Alek commença plutôt normalement, au vu des conditions. Il n’était pas forcément très populaire, mais plutôt heureux dans l’ensemble partageant un peu de temps avec ceux qui le voulait bien. Il passait aussi un certain temps chez un vieil horloger, fasciner par les petits rouages qui s’imbriquaient si parfaitement. D’un autre côté une autre chose le fascinait chez cet homme, c’était les histoires qu’il lui racontait, des histoires d’engin capable de fendre les cieux…et accessoirement de défaire leur oppresseur…

C’est à cette époque qu’Alek commença à entrer en conflit avec ses parents. Lui qui se rebellait contre l’ordre établie commençait à nuire à l’image bien propre de sa famille. Peu à peu le conflit dégénéra, de simple réprimande a des punitions de plus en plus sévères. Jusqu’au jour où son père le laissa dans un état déplorable. Alek s’éloignait de plus en plus de sa famille, même de son petit frère Lukas dont il était pourtant très proche.

Malgré tout Alek ne parvint pas à détester ses parents. Que ce soit son père et ses coups de ceintures ou sa mère qui se contentait de le regarder avec des yeux entre le regret et le reproche. Ils ne faisaient que se protéger tous les trois, et s’il fallait subir cela pour qu’ils puissent vivre heureux alors au fond cela lui convenait. Heureux ? ce n’était pas comme si c’était le cas en fin de compte, personne ne pouvait bien vivre cette situation mais il n’était pas imaginable pour Alek d’accepter la situation dans laquelle vivait l’espèce humaine. Lorsque son dix-huitième anniversaire arriva, il n’était plus que l’ombre de lui-même, son dos était parsemé de plaies et ses côtes étaient dangereusement visible. Il faisait peine à voir avec ses yeux creuser, ne sortant que pour se rendre chez l’horloger chez qui il travaillait désormais. Ses conditions de vie s’améliorèrent singulièrement dans les six mois qui précédaient ses dix-neuf ans. On ne pouvait pas fournir cette pauvre créature aux maitres… il pût donc récupérer de ses blessures et reprendre un peu de poids pour retrouver une carrure plus normale.

Le jour de ses dix-neuf ans fut sans doute celui où il fut le plus proche de sa famille. Il eut droit à une dernière étreinte, voyant les larmes dans les yeux de ceux qu’il quittait. Ils savaient que pour lui ces dix années seraient un enfer…